Fistule obstétricale : la CEDEAO renforce sa mobilisation pour briser le silence

Placée sous l’autorité de Son Excellence Madame Fanta Cissé, Ambassadrice et Représentante résidente de la CEDEAO, la séance a mis en lumière les actions menées en 2023 et les perspectives pour les années à venir. Les échanges ont notamment souligné l’importance d’une action concertée en faveur de la prévention, du traitement et de la réinsertion sociale des femmes victimes de fistule obstétricale.

Table de seance plusieurs personnes

Abidjan, 23 mai 2025 – À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, le Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG) a organisé une conférence d’envergure à la Représentation Permanente de la CEDEAO à Cocody. Cette rencontre stratégique a réuni des délégations de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire et de la CEDEAO autour d’un objectif commun : intensifier les efforts pour éradiquer cette pathologie trop longtemps ignorée.

Placée sous l’autorité de Son Excellence Madame Fanta Cissé, Ambassadrice et Représentante résidente de la CEDEAO, la séance a mis en lumière les actions menées en 2023 et les perspectives pour les années à venir. Les échanges ont notamment souligné l’importance d’une action concertée en faveur de la prévention, du traitement et de la réinsertion sociale des femmes victimes de fistule obstétricale.

Depuis 23 ans, le CCDG pilote un programme ambitieux de soutien aux femmes touchées, à travers des partenariats avec des ONG, des comités nationaux et des campagnes de sensibilisation. Résultat : plus de 4 000 femmes ont été soignées, 150 unités spécialisées réhabilitées, 500 agents de santé formés et plus de 200 000 personnes sensibilisées à cette problématique.

Des partenariats stratégiques avec le ministère de la Santé, l’UNFPA, plusieurs ONG et établissements hospitaliers, dont l’hôpital Saint Jean Baptiste de Bodo, ont permis de renforcer les capacités médicales. À ce jour, 150 praticiens ont été formés, dont 10 spécialisés dans les cas complexes. Des consultations foraines, des causeries communautaires et des formations ciblées ont été mises en place pour renforcer la résilience des communautés.

Parmi les initiatives phares : la mise en place de trois unités de fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables pour les femmes affectées. Ce projet novateur, soutenu par l’OOAS, vise à réduire les infections gynécologiques tout en favorisant l’autonomisation économique.

Une subvention de la CEDEAO a permis d’opérer 60 femmes en 2023, et un ambitieux objectif de 1 000 opérations est désormais fixé. Des événements de mobilisation, comme un dîner solidaire, sont prévus pour soutenir ce programme vital.

Les discussions ont également porté sur la réduction de la mortalité maternelle en Afrique. Grâce à la formation renforcée du personnel de santé et à l’installation de radios éducatives, certaines zones ont déjà enregistré une baisse de 74 % du taux de mortalité, avec l’objectif de le faire chuter à 17 % d’ici 2030.

À l’heure où la digitalisation et la coopération régionale s’imposent comme des leviers de transformation, cette rencontre – inscrite dans le cadre du cinquantenaire de la CEDEAO – s’est conclue sur un appel fort : faire de l’élimination de la fistule obstétricale une priorité de santé publique et de justice sociale.