Commissionnaires en douane agréés, le crédit d’enlèvement minimum passe à 50 millions.
Le Directeur Général des Douanes, le Général DA Pierre, a annoncé une augmentation du niveau minimum du crédit d’enlèvement à 50 millions de FCFA
Le 19 décembre 2024, une annonce a fait l’effet d’une onde de choc au sein du secteur des transitaires en Côte d’Ivoire. Le Directeur Général des Douanes, le Général DA Pierre, a annoncé une augmentation du niveau minimum du crédit d’enlèvement à 50 millions de FCFA pour les commissionnaires en douane agréés (CDA), une mesure qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025. Si cette décision est justifiée par l’évolution positive de l’activité économique et les enjeux de recouvrement, elle soulève une vive indignation parmi les acteurs du secteur, notamment le Syndicat National des Transitaires et Commissionnaires en Douane de Côte d’Ivoire (SYNAT-CI).
Une Mesure Controversée
Le SYNAT-CI dénonce ce relèvement comme un coup dur pour les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur, estimant qu’il pourrait conduire à la fermeture de près de 70% d’entre elles. Lors d’un point de presse, le syndicat a exprimé son mécontentement face à une décision qu’il juge prise sans concertation préalable avec les acteurs concernés. Selon eux, l’augmentation de plus de 300% du crédit d’enlèvement est une mesure inopportune qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’économie nationale.
### Des Conséquences Économiques et Sociales Alarmantes
Avec seulement 203 CDA actuellement actives parmi les 822 enregistrées, la majorité des entreprises concernées par cette nouvelle exigence ne pourra pas mobiliser rapidement les sommes demandées. Environ 140 d’entre elles détiennent des crédits compris entre 25 et 50 millions de FCFA. Le SYNAT-CI met en garde contre une vague de fermetures potentielles qui entraînerait la perte de nombreux emplois, affectant directement des centaines de familles ivoiriennes.
Chaque entreprise de transit emploie en moyenne dix personnes ; ainsi, la faillite de près de 140 PME pourrait dégrader significativement le niveau de vie des travailleurs et exacerber les difficultés économiques déjà ressenties à cause de l’inflation et des crises internationales.
### Un Risque pour l’Économie Nationale
Les répercussions économiques ne s’arrêtent pas là. La fermeture envisagée des PME du secteur représenterait un manque à gagner considérable pour le Trésor Public, qui bénéficierait moins des taxes et impôts que ces entreprises versent. Le SYNAT-CI souligne que la contribution des PME au développement économique est cruciale et que leur disparition serait une perte significative pour l’État.
De plus, cette situation pourrait favoriser la montée de la contrebande. Les CDA jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la fraude en facilitant la collecte des taxes à l’importation et à l’exportation. Si ces entreprises ferment leurs portes, le pays risque une recrudescence de la contrebande, nuisant ainsi encore davantage à l’économie ivoirienne.
### Appel à la Rétractation
Face à ce tableau préoccupant, le SYNAT-CI appelle à une rétractation immédiate de la circulaire du 19 décembre. Le syndicat plaide également pour un report de trois ans avant l’application effective de cette mesure afin que les entreprises puissent s’adapter aux nouvelles exigences.
La situation actuelle exige une attention particulière et un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes pour garantir un avenir stable et prospère pour les PME ivoiriennes et, par extension, pour l’économie nationale dans son ensemble.